Il était une fois, dans une grande forêt pleine de vieux arbres, une école spéciale où tous les jeunes animaux venaient apprendre.
Parmi ces animaux, il y avait un petit lièvre nommé Sautabill. Sautabill était très rapide, avec de grandes oreilles toujours bien dressées et des pattes longues qui lui permettaient de courir plus vite que tous ses amis. Il adorait se vanter de ses talents et de ses rêves grandioses. Sa fourrure brune et douce brillait sous le soleil, et il sautait partout, rempli d'énergie.
À ses côtés, il y avait Creusette, une petite taupe pleine de courage et de malice. Creusette avait un museau rond, tout noir et humide, qui lui servait à sentir chaque recoin de la terre. Ses pattes courtes et griffues étaient parfaites pour creuser des tunnels sous le sol. Elle était plus petite et plus tranquille que Sautabill, mais elle avait un grand cœur et ne se laissait jamais décourager. Avec sa petite fourrure marron-gris, elle passait souvent inaperçue dans la forêt.
Un jour, Sautabill et Creusette discutaient de leurs rêves.
Le lièvre, avec ses yeux pétillants et son grand sourire, ne cessait de répéter :
« Quand je serai grand, j'aurai le plus grand terrier de toute la forêt ! Il sera si grand que tous mes amis pourront venir y jouer. »
Il aimait beaucoup s'imaginer dans une immense maison souterraine, pleine de pièces confortables, et en parlait tout le temps.
Creusette, elle, rêvait aussi d'un grand terrier, mais elle voyait les choses différemment.
« Mon terrier sera parfait," disait-elle doucement, en souriant de son museau rond. "Il aura plein de tunnels cachés sous la terre, où je me sentirai en sécurité. »
Sautabill, tout fier, sauta d'un bond et répliqua :
« Tu verras, Creusette, quand on sera grands, tu comprendras que j'avais raison ! Mon terrier sera le plus beau et le plus grand ! »
Creusette, avec son petit museau frétillant, rigola et dit malicieusement :
« Je pensais que seuls les lièvres de Mars étaient fous, mais si tu veux, on verra bien ! »
Le temps passa, et nos deux amis grandirent. Sautabill, devenu un grand et beau lièvre, se mit à chercher le terrier de ses rêves. Un jour, il trouva un terrier incroyable sous le plus grand arbre de la forêt. Il était immense, encore plus grand que tout ce qu'il avait imaginé. Fier de lui, il courut chercher Creusette pour lui montrer.
« Regarde, Creusette ! Qui avait raison ? » cria-t-il joyeusement en bondissant devant elle.
Creusette, toujours calme et patiente, n'était pas découragée. Elle continua à creuser son propre terrier, tunnel après tunnel, avec ses petites pattes griffues, sans prêter attention aux moqueries de Sautabill ni des autres animaux. Elle savait que son travail allait porter ses fruits.
Pendant plusieurs années, Sautabill profita de son immense terrier. Tous les animaux de la forêt venaient le visiter, et ils étaient émerveillés par la taille de sa maison.
Mais un jour, une tempête éclata, si forte que le vent fit tomber le grand arbre qui se trouvait au-dessus du terrier de Sautabill. Heureusement, le lièvre réussit à sortir juste à temps, mais sa belle maison fut complètement détruite. Sans terrier, Sautabill se mit à chercher un nouveau chez-soi.
Il chercha longtemps, frappant à la porte des autres animaux de la forêt. Il demanda aux blaireaux :
« Bonjour, je suis Sautabill, le lièvre. Mon terrier a été détruit par une tempête, puis-je rester chez vous ? »
Le papa blaireau, un gros animal avec des pattes puissantes, répondit :
« Désolé, petit lièvre, mais notre terrier est notre maison. Nous ne pouvons pas te la prêter. »
Sautabill continua sa recherche et frappa à un autre terrier, celui des hérissons.
« Bonjour, mon terrier a été détruit, puis-je rester ici ? »demanda-t-il avec espoir.
La maman hérisson, toute piquante avec son dos couvert d'épines, lui répondit gentiment :
"Nous sommes déjà trop nombreux ici. Désolée, mais nous ne pouvons pas t'aider. »
Après des jours de recherche, Sautabill était épuisé. Il finit par tomber sur un petit terrier. Quand il s'approcha, il vit Creusette, toujours en train de creuser avec soin et patience.
« Bonjour, Creusette, » dit-il tristement, « Mon terrier a été détruit par la tempête, et je n'ai plus de maison. Puis-je rester dans ton terrier, juste pour une nuit ? »
Creusette, étonnée mais amusée, leva son petit museau vers lui.
« Oh, c'est toi, Sautabill ! Alors, toi qui voulais le plus grand terrier, te voilà sans abri ! Moi, je suis mignonne, mais il va me falloir plus qu'un simple ‘s'il te plaît’ pour te laisser entrer, » plaisanta-t-elle.
Sautabill, tout gêné, baissa les oreilles. « Je suis désolé, Creusette. J'avais tort de me vanter. Je ne pensais pas que ma maison serait détruite un jour. »
La taupe sourit gentiment et dit :
« Ne t'inquiète pas, tu peux entrer. Mais fais attention à ne pas abîmer mes tunnels ! »
Sautabill entra et fut surpris de voir à quel point le terrier de Creusette était grand et bien creusé. C'était un véritable palais sous la terre, avec des pièces confortables et de longs tunnels. Creusette avait travaillé dur, et ça se voyait.
Ensemble, ils décidèrent de construire un nouveau terrier pour Sautabill. Ils creusèrent côte à côte, jour et nuit. Sautabill, aidé par la petite taupe, construisit un terrier qui était parfait pour lui. Ce n'était peut-être pas aussi grand que son ancien terrier, mais il était unique et plein de chaleur.
À la fin, Sautabill remercia Creusette de tout cœur pour son aide et réalisa qu'il avait perdu son pari mais qu’il avait gagné bien plus qu'une belle maison. Il se promis de ne plus faire la même erreur car la chance peut parfois jouer en notre faveur alors que le travail aide toujours.
Et c’est ainsi que tous les animaux de la forêt vécurent heureux, avec un toit au-dessus de leur tête, et une belle amitié entre Sautabill et Creusette.