Il était une fois, dans la grande savane africaine, un ratel nommé Rufus. Il était connu pour son pelage noir et blanc, mais surtout pour son caractère très colérique ! Rufus ne supportait pas que quelqu’un s’aventure sur son territoire, sous le grand arbre majestueux.
Dès qu’il entendait du bruit, il sortait de son terrier en grognant et montrant ses dents. « Attention, sinon je te ferai goûter à ma morsure mortelle ! » rugissait-il à tous ceux qui s’approchaient de trop près.
Un après-midi ensoleillé, Rufus aperçut une lionne nommée Léona.
La puissante Léona aimait être libre et courir dans la savane mais ce jour-là, elle avait décidé de faire une petite sieste, juste à l'ombre du grand arbre sur le territoire de Rufus.
Mais pour Rufus, c’était inacceptable.
« C’est chez moi ici ! Va-t’en, sinon tu goûteras à ma morsure mortelle ! » grogna-t-il, furieux.
Léona, même si elle était grande et forte, savait qu’un ratel pouvait être très tenace. Elle n’avait pas envie de se disputer avec lui, alors elle se leva en grognant doucement et retourna sur son propre territoire bouillante de colère.
Sur le territoire de Léona, il y avait un groupe de gnous qui se promenaient. Parmi eux se trouvait Gaston, un grand gnou appelé le jeune titan à cause de la taille de ses cornes. Géant, fort et impressionnant, il n’en était pas moins maladroit avec ses cornes. Gaston n’aimait pas vraiment prendre de décisions seul, et il suivait toujours les autres.
Lorsque Léona revint, encore énervée par Rufus, elle rugit très fort :
« Quittez mon territoire, ou je vais vous dévorer ! »
Les gnous, toujours prêts à s'enfuir à la moindre peur, prirent la fuite en courant, criant : « Vite, fuyons avant qu'il ne soit trop tard ! » Mais dans leur panique, Gaston, dans sa précipitation, piqua accidentellement les fesses du rhinocéros Bruno avec ses cornes.
Bruno, le rhinocéros, était très calme et paisible. Il aimait passer ses journées à brouter des pissenlits, ses petites fleurs jaunes préférées, qu'il trouvait si douces et délicieuses. Mais cette fois, Bruno se fit mal aux fesses et, pire encore, les gnous avaient écrasé son champ de pissenlits !
Très en colère, Bruno fonça droit sur le grand arbre de la savane pour défouler sa colère.
« Pour-quoi-on-vient-m’en-bê-ter ! » grognait-il, frappant l’arbre avec toute sa force.
Mais Bruno était si fort qu’il frappa l’arbre trop fort et le déracina ! Le terrier de Rufus, qui se trouvait sous l’arbre, fut détruit. Rufus, voyant cela, devint furieux comme jamais.
« Rhaa ! Cette fois, c’est sûr, il va goûter à ma morsure mortelle ! » cria Rufus, fou de rage, en courant vers Bruno pour l’attaquer.
Mais juste avant que Rufus ne puisse mordre, un petit oiseau nommé Élio, un étourneau sage et intelligent, se posa doucement sur l’épaule de Rufus. Élio, qui avait lui aussi perdu son nid dans l’arbre, avait tout observé depuis le ciel.
« Rufus, écoute-moi », dit Élio calmement. « Je sais que tu es en colère, mais cette colère n’a fait qu’empirer les choses. Ce que tu as fait à Léona a rendu Bruno furieux, et maintenant ton terrier et mon nid sont détruits. Si tu continues, tout cela va recommencer encore et encore. La colère ne résout rien. »
Rufus, les dents serrées, ne voulait pas écouter tout de suite. Il était si énervé qu'il avait encore envie de mordre quelqu'un ! Alors Élio, très calme, continua de lui parler :
« Tu sais, Rufus, tu n’as pas besoin d’un petit masque pour t’empêcher de manger les autres, tu as juste besoin d’apprendre à te calmer avant de faire quelque chose que tu vas regretter. »
Rufus s’arrêta. Il écouta les paroles sages d’Élio et comprit. Il repensa à tous les moments où il s’était fâché pour des petites choses. Il réalisa que cela ne faisait que empirer les choses.
Alors que le soleil se couchait, Rufus se tourna vers Élio et dit doucement :
« Tu as raison, Élio. Je ne veux plus être méchant. Je veux changer. Je vais t’aider à reconstruire ton nid, et j’espère que tu pourras me pardonner. »
Élio sourit doucement. Il savait que Rufus avait compris la leçon.
À partir de ce jour, Rufus fit de grands efforts pour ne plus se mettre en colère aussi facilement. Il commença à être plus gentil avec les autres animaux de la savane. Léona, Bruno, et même Gaston le gnou remarquèrent le changement, et ils devinrent plus amicaux avec Rufus.
Grâce à la sagesse d’Élio, Rufus comprit que la gentillesse et la patience sont plus fortes que la colère. Et ainsi, Rufus le ratel, autrefois colérique, trouva la paix dans son cœur en devenant bon et bienveillant.